Les enjeux climatiques nous obligent à repenser notre mode de mobilité et de consommation énergétique. Dans l’éventail de solutions, le véhicule à hydrogène s’impose comme l’un des transports de demain. Anticipant un développement exponentiel du secteur, Hydrogen Refueling Solutions se positionne comme le leader français de la production de stations de ravitaillement.
Les températures record des derniers mois, les incendies, assèchements de rivières et autres phénomènes climatiques extrêmes ont replacé l’écologie au centre du débat. En France et partout dans le monde, les sociétés questionnent leurs habitudes de consommation, de transport et leur système énergétique.
Face à l’urgence climatique, un élément chimique revient dans l’air du temps en se présentant comme l’une des solutions pour répondre à nos besoins en énergie et à l’impératif de réduction des émissions carbone : l’Hydrogène.
« Toutes les études, notamment celle de l’International Energy Agency le montrent : si on veut réduire la croissance de la température sur terre, l’Hydrogène va être incontournable, affirme Adamo Screnci, directeur général délégué de la société HRS (Hydrogen Refueling Solution). Fort de trente ans d’expérience dans le secteur de l’Hydrogène, Adamo croit depuis longtemps dans le potentiel de cet élément qui suscite depuis deux ans un intérêt grandissant chez les gouvernements et les investisseurs financiers.
« L’Hydrogène a le grand avantage et la complexité de répondre à de nombreux besoins. Il permet de stocker de l’énergie, de la transporter, il sert comme matière première et comme carburant » précise Adamo, voyant dans l’hydrogène la principale piste d’avenir pour la mobilité décarbonée.
Voitures, camions, trains et bateaux peuvent rouler ou avancer à l’hydrogène, sans émission de CO2, en fournissant de nombreux avantages par rapport à une batterie électrique classique, notamment en termes d’autonomie et de rechargement.
La démocratisation de ces véhicules « à pile à combustible » implique un déploiement de stations de ravitaillement, encore peu nombreuses sur le territoire français (une trentaine seulement ouverte au public dans l’Hexagone). Une situation qui changera dans un futur proche sous l’impulsion de HRS, qui ambitionne de produire 180 stations par an à partir de 2023.
Déployer les stations de ravitaillement
« La station HRS, c’est le pure player de la station de ravitaillement hydrogène, résume Adamo, directeur général délégué de l’entreprise. Pour l’utilisateur, ça fonctionne exactement comme pour faire un plein d’essence : tu vas à la station, tu insères ta carte bleue, tu branches le pistolet, tu fais le plein en cinq minutes, et tu repars ».
L’entreprise a commencé en 2016 en livrant des stations capables de distribuer 200 kilos d’hydrogènes par jour. « Ça représente un peu près 40 taxis. C’est peu. Mais, pour l’instant, il n’y avait pas assez de véhicules en circulation pour penser plus gros, explique Adamo. Aujourd’hui, les tailles montent. On est en train de finaliser des stations capables de distribuer une tonne par jour. C’est le minimum, à mon sens et on travaille déjà sur des 3 tonnes par jour. Et créer une station 1 tonne jour, coûte seulement deux fois plus cher qu’une 200 kilos par jour. Il faut y aller progressivement. On fournit aux utilisateurs qui veulent implanter des stations la possibilité de commencer avec des 200 kilos et au bout de deux ans, en mettre une de 1 tonne par jour ».
L’industrie française met les gaz
Ce déploiement va de pair avec le développement de l’industrie des véhicules à pile à combustible. En France, le marché représente seulement 400 véhicules légers et quelques dizaines de bus, en 2020. Mais depuis deux ans s’opère une accélération sans précédent. Renault et Peugeot fabriquent aujourd’hui des voitures à pile à combustible, Safra commercialise des bus à l’hydrogène, Hype a lancé la première compagnie de taxi roulant à l’hydrogène, Hopium ambitionne de vendre une berline haut de gamme à pile à combustible d’ici 2025 et la SNCF a lancé cet été les premières commandes de rames TER à hydrogène.
D’ici dix ans, Adamo affirme que le secteur pourrait peser 300 000 véhicules légers, 5 000 véhicules lourds, 250 trains et un millier de bateaux. « Le marché estimé de l’énergie en 2050, c’est 2 500 milliards de dollars. Cela peut représenter autour de 20 % de l’énergie mondiale ». Des chiffres ambitieux, conditionnés à une croissance de la production d’hydrogène vert, à partir de sources renouvelables, du développement des réseaux d’acheminement, par camions et « pipes » et bien sûr, par la construction de stations de ravitaillement.
Partenariats, développement et recrutement
L’entreprise est confrontée à plusieurs défis dans la mise en place de ces stations. Il faut trouver un équilibre économique, avec un nombre d’utilisateurs suffisant, des fournisseurs d’hydrogènes et un site. C’est là que prend sens le partenariat avec HPE. « Il y a beaucoup d’intelligence à mettre en place, pour anticiper la venue des utilisateurs et optimiser le fonctionnement de la station. Si on comprend mieux les usages et les besoins, grâce à l’intelligence d’HPE et son réseau, l’investissement sera plus rentable » précise Adamo Screnci.
L’accélération de la production et le déploiement ont été préparés en amont, sous l’impulsion de Hassen Rachedi, fondateur et président directeur général de HRS. Historiquement, l’entreprise dispose de compétences en ateliers de tuyauterie, gestion des gaz et de pression. Observant un creux de l’activité autour de 2019, Rachedi a lancé des investissements massifs pour entamer un changement profond chez HRS, qui se positionne désormais comme le leader français de la production de stations de ravitaillement hydrogène.
« On a embauché une quinzaine d’ingénieurs en fluidique, en machine tournante, dans toutes les expertises importantes qui permettent de faire tourner une station », explique Adamo Screnci. Le recrutement se poursuit depuis deux ans, avec des techniciens supérieurs, de la maintenance, du SAV, des responsables projets, ainsi que des commerciaux, avec l’ouverture imminente de filiales, en Italie, en Espagne et dans d’autres pays d’Europe.
Basé à Champagnier dans la région grenobloise, HRS finalise actuellement la construction d’un nouveau bâtiment capable de produire 180 stations par an. Le site accueillera également une plateforme d’essai unique en Europe, afin d’accueillir les écoles, centres de recherche, fournisseurs et tous les grands acteurs de l’hydrogène, pour faire de Champagnier un site industriel incontournable dans le développement de la mobilité hydrogène.