A l’ère du numérique où la sécurité des données devient une préoccupation majeure, Whispeak émerge comme une solution avant-gardiste, repoussant les limites de la sécurité informatique à travers la biométrie vocale.

Fondée en mai 2020, après 2 ans de R&D, cette startup française se distingue par son approche novatrice, combinant intelligence artificielle et biométrie vocale pour offrir une solution d’authentification rapide et sécurisée.

Sécuriser et simplifier l’authentification

Whispeak a vu le jour au sein du startup studio lillois Alacrité, en réponse à un défi initial : authentifier efficacement le personnel dans des contextes caractérisés par un taux élevé de rotation et, dans certains cas, par des niveaux d’alphabétisation limités. Cette problématique est particulièrement prégnante dans des environnements comme les plateformes logistiques, qui emploient fréquemment du personnel temporaire et où l’utilisation de mots de passe s’avère souvent insuffisante et inadaptée pour garantir une sécurité optimale.

Pour relever ce challenge, aux manettes chez Whispeak : Pierre Falez, docteur en IA embarquée, assure le rôle de directeur scientifique ; Jean-François Kleinfinger, docteur en robotique et serial entrepreneur ; et Florent Van Calster, d’abord directeur commercial, puis CEO depuis décembre 2023.

Pour tirer parti des innovations les plus récentes dans le domaine de la recherche, Whispeak a collaboré avec le Laboratoire d’Avignon, reconnu pour son expertise en biométrie vocale. En combinant cette spécialisation avec son propre savoir-faire en intelligence artificielle, notamment dans l’entraînement de modèles, Whispeak a mis au point son moteur d’identification avancé basé sur la biométrie vocale.

 Au-delà de la reconnaissance vocale

Les algorithmes développés par Whispeak affichent rapidement des niveaux de performance (plus de 99% de fiabilité) qui permettent d’envisager de nouveaux cas d’usage, beaucoup plus sensibles et spécifiques.

Prenons l’exemple de l’identification lors d’un appel à sa banque. Une phrase que vous prononcez est confrontée à votre empreinte vocale, préalablement enregistrée et associée à votre numéro de téléphone. En l’espace de deux secondes, l’agent de la banque peut confirmer votre identité, vous évitant ainsi de répondre à un long questionnaire de sécurité.

Ce qui distingue Whispeak n’est pas uniquement sa capacité à authentifier une voix, mais son approche globale de la sécurité. En intégrant des couches supplémentaires de vérification, telles que l’analyse de l’environnement sonore, la startup garantit une protection robuste contre les attaques sophistiquées, y compris l’enregistrement et la synthèse vocale. La technologie est encapsulée, avec la possibilité de la déployer on premise (sur site) et d’être distribuée sous le format d’API, en cloud pour être installée en plug and play dans des centres d’appel ou dans des systèmes sécurisés par mot de passe, ou même embarquée dans des devices, pour un usage déconnecté d’internet (voiture, téléphone militaire, avion…).

Les premiers moteurs de détection de voix de synthèse, pour lutter contre les deepfakes vocaux

Les innovations de Whispeak ont ouvert la voie à des applications prometteuses dans d’autres domaines. Grâce à un financement « RAPID » de la Direction générale de l’armement (DGA), Whispeak vient de mettre au point les premiers moteurs capables de détecter les voix synthétiques.

Ces moteurs de détection représentent une avancée significative dans la lutte contre les deepfakes, offrant un rempart contre la désinformation et la manipulation médiatique. Ils se basent sur l’expertise de la startup dans la reconnaissance vocale et utilisent l’intelligence artificielle pour analyser les nuances subtiles dans la voix, permettant d’opérer la distinction entre les enregistrements authentiques et ceux générés par IA.

L’un des principaux avantages de tels moteurs est leur capacité à sécuriser les plateformes de communication et les médias sociaux, où les deepfakes vocaux sont utilisés pour imiter des personnalités publiques ou pour créer de fausses déclarations. En identifiant rapidement et avec précision les contenus falsifiés, ces moteurs visent à protéger l’intégrité de l’information et aider à prévenir la diffusion de fake news.

En outre, ces technologies ont un rôle crucial à jouer dans la protection des entreprises et des gouvernements contre les tentatives de fraude et de cyberattaques. Les escroqueries par usurpation d’identité vocale (les fameuses « arnaques au Président »), où les criminels imitent la voix d’un individu pour obtenir un accès non autorisé à des informations sensibles, peuvent être efficacement contrées grâce à ces technologies.

Concrétiser le passage à l’échelle

Whispeak s’est appuyé sur une levée de fond en amorçage pour financer les premières étapes de son développement. De nombreux projets ont été enclenchés dans des industries variées et l’équipe est actuellement mobilisée pour réussir le passage à l’échelle, à savoir la validation de la traction commerciale, avec le déploiement de la solution à grande échelle chez les clients qui l’ont déjà testée. De beaux cas d’usages sont en train de voir le jour dans des centres d’appel bancaires, avec des équipementiers et des constructeurs automobiles pour le démarrage de véhicule sans clé ni smartphone, ainsi que pour des usages dans la police ou l’armée.

Comme le rappelle Florent Van Calster, « que ce soit pour un gain de temps ou un gain en sécurité, partout où il y a de la voix et le besoin d’identifier les gens, il y a du sens pour mettre en place nos technologies ». Le potentiel est donc immense et il ne fait aucun doute que Whispeak réussira à concrétiser une belle levée de fonds en 2024 pour mettre un coup d’accélérateur au développement de ses activités.

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